Félicitée si tu souris. Ignorée si tu codes.

On m’a déjà félicitée pour mon “dynamisme”.
Jamais pour mon code compilé du premier coup.

J’ai reçu des sourires en réunion.
Jamais des stocks options.

Et quand j’ai pris la parole, on m’a dit :

“Merci d’avoir partagé.”

Pas :

“Où peut-on déployer cette techno ?”

Félicitée quand je souris. Ignorée quand je code.

Être visible n'est pas être indispensable

Pendant qu’on m’applaudit pour mon sourire,
je patche des builds qui plantent à la prod.
Pendant qu’on célèbre l’audace sur LinkedIn,
je traque un overflow mémoire dans un binaire vérolé.

Être visible, c’est passer sur scène.
Être indispensable, c’est passer inaperçue jusqu’au reboot du monde.

👩‍💻 Ce qu’on célèbre. Ce qu’on efface.

Parce que si tu veux célébrer les femmes de la tech,
commence par écouter celles qui n’ont pas le temps d’aller en panel :
elles patchent ce que ta keynote oublie.

Elles débugguent des archis bancales, portent des équipes entières, ajustent des produits à bout de commits — et touchent 3 000€ brut/mois.

L’une vend l’expérience.
L’autre résout des dépendances cycliques d’un build foireux.

Devine laquelle on applaudit ?

Pendant qu’on me félicitait pour mon sourire, d’autres facturent 4 000€ la conférence pour dire qu’il faut “oser être soi”.
Panel “Tech & Inclusion”. Tailleur bien repassé. Syndrome de l’imposteur au micro.

Moi, j'étais à 5h de sommeil par nuit à cause d'un overflow de contraintes.
Spoiler : elle a eu une standing ovation.
Moi ? Un testbench à updater avant de cramer mes yeux sur ma simu.

Ton code passe les tests.
Ton sourire passe les panels.

🛠️ Le plafond de verre est un terminal ouvert

Et quand un ministère cherche une “femme tech” à mettre en avant, il scrolle LinkedIn, coche un quota, cherche un slogan, pas une roadmap.

Il cherche de la représentation. Pas une disruption.

Il trouve celles qui répètent des éléments de langage.
Pas celles qui codent du soft temps réel sur MCU, oscillo à la main.

Parler de tech paie mieux que la faire.